Guillaume Colonge
Après un rendez-vous manqué (faute du Covid-19 pour la saison 2020/2021), nous avons reçu Guillaume COLONGE à Saint Privat des Vieux pour un stage organisé par le CID Languedoc-Pays Catalan. Nous en avons profité pour faire plus ample connaissance avec ce Chargé d'Enseignement National. (janvier 2022)
Guillaume est 5ème Dan et titulaire d'un Brevet d'Etat. Il occupe le poste de CEN (Chargé d'enseignement National) auprès de la FFAB. Il est également intervenant de la commission du Brevet Fédéral et de la commission 3ème/4ème Dan sur le plan national. Il enseigne à l'Aïkido Club de Sannois (95).
Rencontre ...
Aïkido Club Saint Privaden (ACSP) : Comment l'Aïkido est-il rentré dans ta vie ?
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Guillaume COLONGE (GC) : Je pratique l'Aïkido depuis 1995, j'ai commencé à l'âge de 16 ans . Mon frère aîné faisait déjà du Karaté Shotokan depuis plusieurs années et m'a mené avec lui à une nuit des Arts Martiaux organisée par un gros club de Toulouse au mois de juin. Et là, au milieu de nombreuses disciplines, la démonstration d'Aïkido m'a interpelé : je trouvais cela très esthétique, fluide. Et les gens semblaient chuter sans qu'on les frappe violemment ou qu'on leur "rentre dedans" ostensiblement. Cela m'a questionné et j'ai eu envie d'en savoir plus... J'ai cherché le club le plus proche de chez moi et je suis allé voir à la reprise en septembre. Je n'ai plus jamais arrêté...
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ACSP : Que cherches-tu quand tu animes un stage comme celui de Saint Privat des Vieux ?
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GC : J'anime les stages avec le même état d'esprit que je fais au cours au Dojo : prendre du plaisir et que les gens qui viennent sur le tatami en prennent aussi, tout en restant dans une pratique dynamique autant que possible.
Bien sûr, en stage, il y a également l'envie de faire partager ma recherche, et ce que j'ai compris de l'enseignement que j'ai reçu, à des gens que je ne connais pas forcément. Il y a donc un aspect pédagogique allié à la "découverte" de nouvelles personnes. Et cela doit prendre en compte les publics variés qui peuvent assister au stage ou bien des questions qui peuvent être posées en amont. Mais je tiens beaucoup à l'aspect "plaisir", "partage" et "dynamique".
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ACSP : Quels ont été les évènements marquants dans ta pratique ?
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GC : Au risque d'enfoncer une porte ouverte, je dirai que l'évènement marquant premier a été la rencontre avec Tamura Senseï. Il m'a montré et surtout fait ressentir à de nombreuses occasions tout ce que la pratique de l'Aïkido pouvait recéler. Une richesse inépuisable, des sensations incroyables.
Et la rencontre avec d'autres Maîtres, y compris en-dehors du champ de l'Aïkido, m'a ensuite apporté un éclairage sur certains aspects de la pratique de Senseï qu'il n'explicitait pas forcément mais qui étaient bien présents et qu'il travaillait pour lui. Cela a encore nourri ma recherche et l'a même relancée.
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ACSP : Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un futur enseignant ?
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GC : A mon sens, l'enseignant (et c'est mon métier en-dehors de l'Aïkido) doit d'abord être un exemple. En premier lieu, exiger de soi ce que l'on exige de ses élèves. Ainsi, la pratique reste le seul moyen de comprendre, même partiellement, les principes de l'Aïkido.
Pratiquer, pratiquer, pratiquer... Ne pas tomber dans le piège des explications sans fin, mais donner des sensations concrètes, faire "ressentir".
L'Aïkido est simple à comprendre intellectuellement et il est facile de conjecturer ou bâtir des théories. Mettre en pratique les principes, avec simplicité et sincérité, est bien plus difficile. C'est cela la pratique pour moi. Et cela passe aussi par le rôle d'Aïte, à mon sens fondamental : un enseignant doit chuter avec ses élèves (dans la mesure bien sûr de ses moyens).
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ACSP : Et à un débutant ?
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GC : Je crois que le plus important est de venir au Dojo avec joie et prendre du plaisir à chuter et à bouger sur le tatami, entouré(e) par des personnes qu'on ne connaît pas au début mais qui deviendront de vrais compagnons de pratique. Bien sûr, comme toute pratique humaine, l'Aïkido recèle plus que ce qu'on perçoit au premier abord. Mais il faut être patient et ne pas vouloir aller trop vite. Juste pratiquer parce qu'on aime ça, sans "se prendre la tête"... Les choses viendront naturellement petit à petit.
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ACSP : Comment vois-tu évoluer l'Aïkido dans les années à venir ?
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GC : L'Aïkido véhicule des valeurs universelles et intemporelles, pour peu qu'elles soient transmises avec sincérité et humilité. Dans ce cadre, je pense qu'il a donc encore de beaux jours devant lui.
Mais il sera d'abord ce que nous en ferons. A nous de transmettre ce que nous avons reçu, en montrant que nous existons et ce que nous proposons, mais sans se dévoyer et se plier à certaines modes par définition passagères.
Merci à Guillaume COLONGE pour cette belle journée du 16 janvier 2022 !
Toutes les photos de la journée sont sur notre page Facebook.